Situation sanitaire au Cameroun: quelques faits saillants

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Selon le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS 2016-2020) publié par le ministère de la santé camerounais en août  2016, les experts ont constaté que le profil épidémiologique global du pays est prédominé par les maladies transmissibles(VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose) qui représentent 23,66% du poids global de la morbidité. En outre, la  mortalité due aux Maladies Non Transmissibles (MNT), notamment les affections cardiovasculaires, les cancers, les  maladies mentales et les accidents de la voie publique est en progression.

Les infections respiratoires basses, le paludisme, les maladies diarrhéiques et les carences nutritionnelles quant à eux constituent les principales causes de morbi-mortalité chez les  enfants de moins de 5 ans tandis que la mortalité maternelle reste élevée et est de 782 décès pour 100 000 naissances vivantes.

Si on s’intéresse spécifiquement au cas des maladies Non Transmissibles (MNT) dont les plus fréquentes sont les maladies cardiovasculaires, les cancers et les accidents de la voie publique, on remarque qu’avant 2014, année de la création de l’association humanitaire ASSCA AVE-MARIA, les maladies chroniques non-transmissibles représentaient près de 40% du poids global de la maladie. En 2013 par exemple, elles ont été responsables de 882 et 862 décès pour 100 000 habitants respectivement chez les hommes et les femmes.

  • L’ Hypertension artérielle (HTA) et les autres affections cardiovasculaires, diabète et maladies rénales chroniques étaient responsables de près de 11,56% de ces décès. En effet, le groupe des maladies cardiovasculaires était la deuxième cause de mortalité au Cameroun en 2013 , la prévalence nationale de l’hypertension artérielle quant à elle étant  de 29,7% et celle du diabète de 6,6% en 2015. Pourtant, la prise en charge de ces pathologies  n’est ni harmonisée, ni suffisamment supervisée. Celle de la maladie rénale chronique et de ses complications, bien que subventionnée, reste encore onéreuse et inaccessible pour la majorité des patients.
  • En 2012, près de 25 000 Camerounais vivaient avec les cancers dont les plus fréquents sont ceux des seins (18,5%), du col de l’utérus (13,8%), des ganglions tels que les lymphomes non hodgkiniens (11,9%), de la prostate (7,3%), du tissu conjonctif tel le sarcome de Kaposi (6,9%), et du foie (3%). Plus de 80% des personnes atteintes de cancer se font diagnostiquer à un stade très avancé de la maladie et la plupart décèdent dans les 12 mois qui suivent ce diagnostic. Malheureusement la prévention et le dépistage de ces cancers restent insuffisants et leur traitement onéreux pour la majorité de la population.
  • S’agissant de la santé bucco-dentaire, il n’existe ni de politique nationale, ni de plan de lutte bien qu’en 1999 déjà, certaines études faisaient état des prévalences de 73,3% dans la tranche d’âge de 9 à 12 ans, et de 92,3% chez les 13-17 ans dans les zones rurales de la région du Nord-ouest.
  • Les affections oculaires constituent un réel problème de santé publique qui a d’ailleurs nécessité la mise sur pied d’un Programme National de Lutte contre la Cécité et l’Onchocercose. Toutefois, les ressources humaines qualifiées et les services dédiés à la prise en charge de ces affections dans les FOSA du niveau opérationnel font défaut. 
  • Selon L’OMS la prévalence du trait drépanocytaire au Cameroun varie entre 20 et 30%. Ce qui représente une population d’environ 3,5 millions de personnes, avec près de 2% d’homozygotes. Le diagnostic de cette maladie n’est pas encore systématique chez les nouveau-nés à risque et les actions de sensibilisation et de prévention de la drépanocytose restent encore faiblement exécutées.
  • En 2013, le nombre de victimes d’Accident de la voie publique (AVP ) au Cameroun était de  3 071 pour les blessés et de 1170 pour les décès. Ce qui représente un taux de létalité élevé de (40%). Malheureusement, la préparation et la coordination multisectorielle dans la gestion des cas d’urgence et des évènements de santé publique sont insuffisantes. Il en est de même des ressources financières qui y sont allouées. 
  • Quant aux handicaps physiques dont souffrent environ 5% de la population, peu de formations sanitaires disposent des services de kinésithérapie et de rééducation fonctionnelle. De plus, les aspects de prévention et de leur prise en charge sont insuffisamment pris en compte dans le système de santé.

Enfin, la majorité des structures sanitaires du niveau opérationnel ne disposent pas des plateaux techniques appropriés pour offrir des services et des soins de qualité conformes aux attentes des populations. Par conséquent, bien qu’un plan stratégique de lutte contre les MNT ait été élaboré, la surveillance des facteurs de risque de ces affections est faiblement assurée.

Ainsi, en l’absence d’une politique de  sécurité sociale et d’ assurance santé adéquate, des structures humanitaires comme l’ASSCA-AVE MARIA s’avèrent  indispensables pour appuyer l’effort gouvernemental qui à lui seul ne peut répondre aux nombreuses sollicitations des populations, en particulier celles du milieu rural qui sont plus pauvres, vulnérables et privées d’information et d’éducation médico-sanitaire. La contribution complémentaire de l’ASSCA-AVE MARIA permettra de gagner le combat contre ces affections et d’offrir de meilleures conditions de santé et de vie à ces populations démunies des milieux ruraux.